Majunga est l’une des destinations les plus prisées de Madagascar, et à juste titre ! Elle ne manque pas de charme, avec ses paysages naturels époustouflants et ses traditions surprenantes. Ajoutez à cela, une population cosmopolite et chaleureuse, ainsi qu’une nourriture savoureuse. La vie nocturne y est particulièrement animée, car la promenade du front de mer devient le rendez-vous préféré des noctambules après le coucher du soleil. Découvrez ci-après cette cité florissante qui oscille entre tradition et modernité.
Le Fanopoambe, un rite encore vivace
Sans conteste, la capitale du Boeny offre un condensé de douceur et d’énergie perpétuelle. Le mot « Majunga » signifie « qui guérit ». Selon la légende, un roi y aurait trouvé un remède pour son fils malade et se serait écrié : « Maha janga ity tanàna ity » ou « Cette ville guérit ». Une autre tradition affirme que son nom viendrait des fleurs « Mji Angaya » introduites par les Antalaotra – des navigateurs arabes – au XVe siècle et qui lui vaudra le surnom de « cité des fleurs ».
Par définition, Mahajanga est l’ancienne capitale du royaume Sakalava. Ses derniers souverains ont été les rois « Andriamisara Efadahy » ou « Quatre Andriamisara » avant la conquête de Radama 1er en 1824 dans le cadre de l’unification de Madagascar. Malgré les siècles, ces monarques d’antan ont continué à faire l’objet d’un culte. Le « Fanompoambe » ou « servitudes » a lieu tous les mois de juillet afin de rendre hommage aux « Quatre Andriamisara ».
Traditionnellement, des offrandes sont ainsi apportées pour honorer les « Zanahary an-tany » ou « dieux sur terre » que sont les rois et demander leur bénédiction. Le point d’orgue du Fanompoambe est la cérémonie du bain des reliques royales ou « Dady » composé d’ongles, de dents et de cheveux des quatre souverains et gardés dans le « Doany Be ». Le Doany peut avoir plusieurs significations : « palais royal », « tombeau royal » ou encore « reliquaire ».
Comme ce lieu est sacré, certains tabous doivent être respectés. Il est notamment interdit d’y :
- Porter un chapeau ou un voile ;
- Venir le mardi et le jeudi matin ;
- Porter des sous-vêtements, des habits sombres ou des pagnes.
En somme, il faut aussi savoir que les femmes enceintes et les personnes handicapées n’y sont également pas admises. En somme, ces festivités donnent lieu à une procession, des danses rituelles (rebiky), des sacrifices de zébus et des concerts rythmés par le son des tambours. Par ailleurs, on peut aussi assister à la pratique du tromba, qui consiste à la possession d’une personne par l’esprit d’un ancien roi.
Des traditions qui résistent à l’acculturation
Globalement, la ville accueille quelques infrastructures modernes : un port actif, trois grands marchés (celui de Tsaramandroso, d’Analakely et de Mahabibo) et des bâtiments à l’architecture contemporaine comme la Banque Centrale.
Certaines pratiques restent toutefois bien installées. Par exemple, le caractère sacré du Village Touristique subsiste, même après sa transformation en esplanade (Soma-Beach). En effet, le Village Touristique accueille le bain de purification pendant le Fanompoambe.
Une autre coutume qui a la part belle à Majunga ? Le Moraingy ! Ce spectacle de lutte traditionnelle galvanise les foules chaque fin de semaine.
Enfin, n’oublions pas le gros baobab qui trône sur la promenade du front de mer. Il faut savoir que cet arbre d’une circonférence de 21,70 mètres a été planté par les Antalaotra il y a environ 123 ans. Emblématique à la ville, il est surnommé « Bouvébe ». Globalement, il s’agit d’une tradition pour les nouveaux arrivants. Ces derniers doivent effectuer sept tours du vieux baobab pour ne pas perdre leur chemin dans leurs futures pérégrinations.