L’année 2021 est une année décisive pour le développement des sables minéraux de Toliara. Depuis plus d’un an, ce projet de grande envergure a été ralenti par la crise pandémique liée au Coronavirus. Si les différentes études et les conditions du marché se prêtent à l’exploitation de la future mine, les autorités ont dû faire face à diverses manifestations de protestation entreprises par la population locale.
Les sables minéraux de Toliara sur le devant de la scène
En raison de la pandémie mondiale liée à la propagation du Coronavirus, les prévisions autour du projet de la future mine étaient particulièrement pessimistes. Le potentiel économique de trois sables minéraux a attiré l’attention des exploitants : l’ilménite, le rutile et le zircon. L’ilménite et le rutile sont les principales sources du titane et du dioxyde de titane.
À titre informatif, le dioxyde de titane est couramment utilisé comme pigment dans différents secteurs d’activités tels que la peinture, l’alimentation, le papier, l’alimentation, la pharmacie ou encore dans le domaine de la cosmétologie. Les propriétés du Titane sont, quant à elles, utilisées dans les industries spatiales et aéronautiques. D’ordre général, le métal est souvent utilisé dans l’industrie militaire, ainsi que dans le domaine médical.
S’agissant du zircon, ce dernier est utilisé dans le secteur de l’automobile, mais aussi dans la conception des carreaux de céramique. Toutefois, malgré des perspectives particulièrement mauvaises dans de nombreux secteurs, le marché des sables minéraux s’est distingué malgré le chaos planétaire engendré par la Covid-19. Les prévisions pour cette nouvelle année sont même plutôt positives.
Au cours du trimestre dernier, les producteurs chinois ont formulé un grand nombre de demandes en matière d’ilménite. La demande a même été supérieure à l’offre. De ce fait, les prix de ce minerai sur le marché ont été revus à la hausse. En raison de l’accumulation des stocks de matières premières, les prix du rutile ont été diminués au tout début de l’année 2020.
Pendant cette période, les principaux producteurs de pigments occidentaux fonctionnaient, en effet, à bas régime. Alors vu la demande croissante de pigments, la demande de rutile a augmenté et les prix se sont stabilisés. En somme, la demande pour le zircona a notamment connu une progression en raison de l’usage grandissant de la céramique en Europe.
Zoom sur mine Toliara
Si les trois minéraux de la mine Toliara sont à la hausse, l’offre sur le marché fleurit à vue d’œil sur le marché. Selon les chiffres, l’exploitation de sables minéraux lourds s’est stabilisée. Cependant, la production commence à être impactée à cause de la diminution des gisements.
Selon Stephen Hay, analyste du marché chez Base Resources et propriétaire de Toliara, les sources d’approvisionnement actuelles vont être anéanties d’ici les deux prochaines années, et ce, même s’il n’y a pas de nouveaux projets majeurs dans le domaine de la construction.
Si le potentiel est bien réel pour les prochaines années, les déficits substantiels de minerais, comme le titane et le zircon, devraient avoir un impact sur les prix. Les valeurs devraient monter en flèche dans les prochaines années. De ce fait, l’exploitation des minerais de Toliara est une nécessité.
Avec des ressources minérales dépassant le milliard de tonnes titrant 5,1 % de minéraux lourds sur son gisement Ranobe, Toliara recèle d’ilménite, de rutile et de zircon. Il y a quelques années, suite à un accord de plus de 90 millions $ avec World Titane Holdings pour acquérir le projet Toliara, Base Resources a mené plusieurs études pour évaluer le potentiel du projet.
Une étude de faisabilité définitive (DFS) établie en décembre 2019 a permis de mettre en lumière les premières prévisions. D’après les études, le projet Toliara pourrait être exploité pendant au moins les 33 prochaines années. Colin Bwye, directeur exécutif des opérations et du développement chez Base, s’est réjoui de cette opportunité de développement de sables minéraux d’envergure mondiale.
Toujours selon les estimations, Toliara devrait permettre de produire en moyenne 780 000 t/an d’ilménite, 53 000 t/an de zircon, ainsi que 7 000 t/an de rutile. Les revenus annuels de ce projet pourraient atteindre la barre des 248,2 millions $, un EBITDA de 164,3 millions $, sans oublier des flux de trésorerie disponibles de 132,4 millions $.
Surmonter les différends avec la population Malgache
Que ce soit pour la vie du pays ou pour la communauté des Malgaches, les gains potentiels de ce projet de grande envergure que représente Toliara sont particulièrement importants. L’exploitation de cette future offre de nombreux avantages considérables parmi lesquels la création d’emplois sur l’île. En revanche, une myriade de manifestations de protestations ont eu lieu pour contrer le développement de ce projet.
En effet, les Malgaches estiment que ce projet engendrera plus de problèmes que de gains potentiels. De nombreuses organisations de la société civile, dont le Collectif Tany, ont pointé du doigt les problèmes, tels que les questions en matière de droits fonciers.
En outre, les impacts sociaux et environnementaux ont aussi été dénoncés. Pendant l’année 2019, le gouvernement a alors suspendu le projet, afin de clarifier les bénéfices générés par la mine au pays et à ses habitants.