L’histoire du port de Diégo-Suarez

Située dans le nord de la Grande Île, Diégo-Suarez est une invitation au dépaysement. Préparez-vous, cette ville en met plein les yeux avec ses plages immaculées bordées d’eau turquoise, ses forêts et ses collines luxuriantes ainsi que son Pain de Sucre – un îlot volcanique en forme de dent tourné vers le ciel. Il règne également sur la ville un charme désuet, renforcé par une pléiade de stèles, de ruelles patinées et de bâtiments coloniaux. L’un des témoins de son riche passé est le port, édifié vers la fin du XIXe siècle.

L’épopée du port de Diégo-Suarez

Avant d’entrer dans la grande histoire, entrons tout d’abord dans la petite histoire. Diégo-Suarez est la contraction des noms de deux navigateurs portugais : Diego Diaz et Herman Suarez qui ont accosté dans la baie au début du XVIe siècle. Le nom de la ville est apparu pour la première fois en 1635 sur une carte du pilote Berthelot. Diégo-Suarez est aussi appelée Antsiranana, ce qui signifie « port » en malgache.

Les premières installations du port de Diégo-Suarez ont été érigées en 1885 par la France – qui venait de prendre possession de ce territoire – afin de contrer la domination britannique dans l’Océan Indien. Il faut dire que sa position au nord du Canal de Mozambique en fait un site stratégique militaire et commercial. La baie a d’ailleurs été pendant longtemps une escale sur la route des Indes.

Les Français ont commencé à établir des fortifications d’abord à Cap Diégo puis dans toute la ville. En 1900, le maréchal Joffre a lancé les travaux de ce qui allait devenir le port tel qu’on le connaît aujourd’hui. Le militaire était venu en compagnie d’une population cosmopolite : des marins bretons, des commerçants chinois, des tirailleurs sénégalais ou encore des manutentionnaires originaires du Yémen ou de la Somalie. L’arrivée de ces nombreuses communautés contribuera à faire de Diégo-Suarez une cité cosmopolite et un carrefour entre les cultures.

Deux appontements ont été construits par les militaires et la Compagnie des Messageries Maritimes. Une jetée, l’éclairage, un nouvel appontement, un entrepôt des douanes ont progressivement étoffé l’infrastructure entre 1891 et 1901. La ville de Diégo-Suarez est ainsi devenue à la fois une base navale et une zone commerciale importantes dans la région.

Pendant la colonisation, le trafic portuaire dans le port était dynamique du fait de son accès facile avec la haute mer. Il faut dire que la baie de Diégo-Suarez est l’une des plus vastes de la planète, avec une circonférence de 156 km – ce qui ne fait craindre aucun encombrement. L’essor du port de Diégo-Suarez a accéléré la modernisation de la localité, avec la construction d’axes routiers – dont une piste goudronnée Diégo-Ambanja – et son électrification en 1949.

La ville de Diégo Suarez aujourd’hui

La flotte française a finalement quitté Diégo-Suarez en 1973. Les noms de ses artères évoquent encore le passé, comme le Boulevard militaire, la rue Joffre et la rue de la Marne. Une statue du Maréchal Joffre a été érigée sur une place en hommage à son investissement dans le développement de la ville. De l’endroit, il est possible d’apercevoir la jolie plage de Ramena.

Le port de Diégo-Suarez reste encore aujourd’hui fréquenté. La PFOI (Pêche et Froid de l’Océan Indien) et La Saline (une fabrique de sel) l’exploitent encore, tout comme la SECREN (Société d’Exploitation, de Construction et Réparations Navales) – qui est en fait l’ancien DCAN (Direction des Constructions et Armes Navales). Comme le port accuse tout de même le poids des ans, une enveloppe de 15 millions d’euros a été débloquée entre 2007 et 2011 pour le réhabiliter.

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